Description du projet
Raids vers la mer et la Germanie
(-57 à -53)
Les Atuatuques vaincus, César apprend la réussite de la mission conduite par son légat Crassus, qui soumet sept peuples situés le long de l’Atlantique, dans la Bretagne et la Basse Normandie actuelles. Cette opération sera la première d’une dizaine d’autres menées près du littoral de la Gaule durant quatre ans, de la fin -57 à la fin -53, et parmi celles-ci, une importante victoire navale en -56 sur les Vénètes (Morbihan). En -58 et -57, les obstacles germaniques et belges ayant été neutralisés sur les façades est et nord de la Gaule, l’occupant romain consolide son dispositif à l’ouest, au gré des évènements ou de sa volonté, par une série d’incursions vers l’Océan, du Rhin à l’Adour, et au delà à deux reprises vers la Bretagne celtique. Pour la Belgique, ce sont quatre de ces opérations qui concerneront de -56 à -53 les peuples maritimes des Morins et des Ménapiens. Ces peuples n’ayant jamais sollicité la paix, César entre sur leurs territoires à la fin de l’été -56 et se heurte vite à une situation contraire : bois et forêts offrent en effet aux ennemis des refuges d’autant plus efficaces qu’une période de pluies intenses achève de les sauver. Durant l’hiver suivant, une autre invasion touche les Ménapiens : celle de deux peuples germaniques, les Usipètes et les Tencthères, qui, cherchant à s’établir chez eux, franchissent le Rhin près de son embouchure et pillent leurs habitations durant le reste de l’hiver. Soucieux d’éviter une installation prolongée et surtout plus étendue, le proconsul gagne en -55 la région occupée, défait leurs troupes et assiste à une noyade collective des fuyards au confluent de la Meuse et du Rhin. Il franchit ensuite ce dernier fleuve beaucoup plus au sud, chez les Sicambres, pour une campagne en Germanie de 18 jours, qui, comme celle qui le conduira une seconde fois, deux ans plus tard, dans ces régions, s’avérera plus génératrice de prestige que d’efficacité. Cette même année -55, il effectue sa première expédition en Bretagne avec un résultat tout aussi mitigé. Sur le continent, une révolte des Morins associés aux Ménapiens, le conduit à envoyer plusieurs légions dévaster à nouveau les terres de ces deux peuples. L’été est cette fois tellement sec que, contrairement à l’année précédente, les Morins ne disposent plus de la protection des marais, à l’exception des Ménapiens, qui gagnent les forêts. En -54, une seconde expédition vers la Bretagne, plus longue et un peu plus aboutie, est menée et l’année suivante une nouvelle intervention voit cinq légions pénétrer à nouveau en plusieurs endroits du territoire ménapien, seul peuple de la Gaule à n’avoir pas demandé la paix. Afin d’éviter qu’Ambiorix, un chef éburon (région de la Meuse en Belgique), n’y trouve refuge : villes et villages sont incendiés, hommes et bétail saisis…Ces évènements auront un coût humain particulièrement lourd quand on sait que pour la bataille d’Alésia, en -52, les Morins n’enverront pas de contingent à l’armée de secours et que les Ménapiens ne détacheront que 5 000 hommes, pour 32 000 mobilisables cinq ans plus tôt.