Description du projet

Chapitre VI

Piège sur le Sabis

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Chapitre VI

Piège sur le Sabis

Sur la Somme, et peut-être même à Samarobriva (« Pont sur la Somme »), qu’il ne cite pas encore ici, le proconsul se renseigne sur les moeurs des Nerviens (Hainaut et Brabant), qui refusent tout commerce avec l’extérieur, prohibent le vin et rejettent ce qui peut tendre à diminuer le courage. Condamnant l’attitude passive de leurs voisins méridionaux, ils décident de ne pas envoyer d’ambassadeurs et repoussent toute perspective de paix avec l’envahisseur. Joints aux Atrébates (Artois) et aux Viromandues (Vermandois), ils parviennent à rassembler et à dissimuler plus de 80 000 hommes sur les rives boisées d’une rivière que César désigne sous le nom de Sabis (Selle?). Après quelques escarmouches de cavalerie à proximité du camp romain en cours d’édification sur les pentes d’une colline en pente douce, l’infanterie belge sort des bois et fond sur les soldats occupés aux travaux du camp. Sur l’aile gauche romaine, les Atrébates renversent la cavalerie ennemie, montent à l’assaut de la position et, à portée de tir des légionnaires, reçoivent une nuée de javelots avant d’être repoussés jusque la rivière. Au centre, les Viromandues connaissent le même sort mais parviennent à résister le long du cours d’eau. Sur leur gauche, 60 000 Nerviens, partis eux aussi à l’assaut du retranchement, débordent les deux légions de l’aile droite et envahissent le camp. César, conscient de la gravité de la situation, entre dans la mêlée et se voit isolé du reste de l’armée. La cavalerie romaine s’enfuit, valets et colonne de bagages refluent de toute part face à la masse gauloise qui pénètre dans l’enceinte. L’arrivée de trois autres légions renverse alors le cours de la bataille et ce sont les assaillants qui à leur tour sont encerclés. Ceux ci périssent par milliers sous les traits et ce sont les familles nerviennes qui rapporteront à César que de 60 000 hommes il n’en reste que 500 et que sur 600 sénateurs, seuls trois ont survécu… L’incroyable erreur de l’armée romaine, qui n’a pas su localiser la concentration belge, le chiffre des pertes nerviennes, sinon 60 000, au moins plusieurs dizaines de milliers, autant que l’incertitude entourant l’emplacement de la bataille, constituent autant d’éléments singuliers de cette campagne de Belgique.