Description du projet

Chapitre IV

300 000 Belges sur l’Aisne

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Chapitre IV

300 000 Belges sur l’Aisne

Cités à plusieurs reprises et loués pour leur courage dès les premières lignes du Bellum Gallicum, les Belges sont aussi ouvertement désignés comme des ennemis potentiels, et ce d’autant plus que César n’a qu’une envie : celle de les affronter. Dans son projet initial de conquête septentrionale, celui ci est parfaitement conscient de la force qu’ils représentent, à la fois par leur nombre, l’étendue de leur territoire, leur passé victorieux et leur détermination. Derniers installés en Gaule et habitués à des guerres régulières, notamment avec leurs voisins germains, les Belges sont constitués de peuples qui ne forment pas un ensemble homogène. Certains d’entre-eux montreront en effet une propension plus forte à la résistance, en particulier parmi ceux que César situe dans la mouvance germanique. Poursuivre l’invasion vers le nord constitue donc pour lui une priorité, autant pour lever un obstacle inévitable sur sa route que pour asseoir une domination plus générale. Car son projet, comme les campagnes suivantes le montreront, est plus ambitieux : circonscrire le reste de la Gaule à l’ouest et au centre en vue de la constitution d’un vaste territoire sous influence romaine allant de la Méditerranée à la Mer du Nord et des Pyrénées au Rhin. Il s’assure donc rapidement de l’appui politique et logistique des Rèmes en Champagne et installe son armée au nord de l’Aisne : 8 légions, des troupes auxiliaires et 4 000 cavaliers, soit 40 à 50 000 combattants. Face à eux, selon les dires des Rèmes, plus de 300 000 Belges sont mobilisés. Après avoir tenté en vain d’emporter une ville rème quelques kilomètres plus au nord, Bibrax, cette coalition se positionne devant les légions sur un front de huit miles romains, soit douze kilomètres… Quelques combats de cavalerie infructueux, l’échec d’une manoeuvre gauloise limitée, le manque de vivres, associés à la défection de l’important contingent bellovaque (actuel Beauvaisis), peuple influent chez les Belges, incitent finalement l’armée à se replier en pleine nuit et à envisager, par défaut, une défense territoriale. Au petit matin, un contingent de cavalerie, suivi par trois légions, atteint alors l’arrière-garde gauloise pour la tailler en pièce durant le reste de la journée, mettant ainsi fin à la première tentative de résistance belge.