Description du projet

Chapitre V

Reddition des cités picardes

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Chapitre V

Reddition des cités picardes

Le retrait des troupes belges dans la vallée de l’Aisne conduit celles ci, conformément à leurs traditions guerrières, à se retrancher au sein de places fortes censées les protéger. Ce repli défensif dans ces oppida facilite la tâche de César qui, à marche forcée, se rend à Noviodunum, capitale des Suessions (probablement le site de Pommiers près de Soissons). Le temps que les Suessions s’engouffrent dans la ville, l’armée romaine, déjà sur place, commence un siège en règle avec la construction de tours et de tortues mobiles. A la vue du dispositif, les assiégés, impressionnés, se rendent et ont la vie sauve grâce à l’intervention de leurs voisins rèmes. Les Romains marchent alors vers l’ouest et le pays des Bellovaques (Beauvaisis) en gagnant l’une de leur cité Bratuspantium (oppidum non encore attesté : Gournay-surAronde ?). Ces Gaulois, au nombre de 60 000, avaient auparavant quitté prématurément le champ de bataille de l’Aisne en raison d’une attaque sur leurs terres commanditée par César auprès de ses alliés éduens (Morvan). Afin de solliciter la paix, ils envoient des vieillards parlementer et font ensuite monter femmes et enfants au sommet de leurs remparts en signe de reddition: ils seront épargnés à la demande des Eduens, comme les Suessions à la demande des Rèmes. Remontant ensuite vers la Somme, l’armée romaine obtient, toujours sans combattre, la reddition des Ambiens. Après la retraite belge de l’Aisne, quelques déplacements auront donc eu raison de trois peuples au potentiel militaire de près de 170 000 hommes si l’on en croit les chiffres de César, sans résistance aucune et dans une posture d’inertie tout à fait contraire à la réputation de bravoure développée jusque ici par le proconsul. Un tel renoncement peut avoir ses explications : divisions internes sur la conduite de la guerre, que l’on sait avoir opposé Bellovaques et Suessions, défaut de motivation face aux dispositifs tactiques spectaculaires d’une armée romaine en ligne ou en phase de siège ? En tout état de cause la suite de la campagne sera différente car dans une ultime réaction, quatre autres peuples belges n’hésiteront pas à privilégier l’affrontement direct : Nerviens, Atrébates, Viromandues et Atuatuques.